Les Érinyes sont des divinités infernales du monde grec. Elles étaient représentées sous la forme de trois femmes ailées (Tisiphoné, Alecto et Mégère), dont les yeux pleuraient du sang. On leur conférait une chevelure de serpents entrelacés et elles portaient des fouets ou bien des torches dans leurs mains. Selon la version du poète grec Hésiode, elles sont nées des gouttelettes de sang qui tombèrent sur Gaïa, la Terre, lorsque Ouranos a été castré par son fils.

Les Érinyes sont des créatures vengeresses. D’ailleurs, elles personnifient la conscience morale, le sentiment de culpabilité qui ronge une personne de l’intérieur lorsqu’elle a commise une faute impardonnable.

 

Des châtiments terribles

 

Elles ont pour fonction de persécuter les hommes ayant commis des crimes pendant leur vie, principalement les crimes graves comme le meurtre, les fautes contre la famille ou encore l’hybris (la démesure, le fait de vouloir se comparer aux dieux). Elles sont incroyablement cruelles, mais elles sont toujours justes envers les hommes. Elles ne punissent que les hommes qui le méritent.

Elles sont apparues dans les croyances remontant à la Grèce plus ancienne. À cette époque, les Grecs percevaient les Enfers comme un lieu où les bons et les mauvais, indistinctement, erraient éternellement sans buts au même endroit. Elles recueillaient alors les plaintes et témoignages des morts aux Enfers, puis se rendaient sur Terre tourmenter ceux qui avaient été méprisables. Elles poursuivaient constamment les malfaiteurs, peu importe l’endroit ou le moment, et les fouettaient cruellement jusqu’à ce qu’ils soient fous et qu’ils en meurent. Ces créatures avaient donc un grand rôle à jouer dans les croyances de l’époque et leurs pouvoirs ne s’arrêtent pas qu’aux Enfers, ni même non plus sur Terre. En effet, elles peuvent aussi châtier les dieux. Aucun dieu grec, même pas Zeus, n’a de pouvoir sur elles. Ils doivent tous obéir aux Érinyes tant qu’elles exercent leurs fonctions vindicatives.

Plus tard, la vision que les Grecs avaient des Enfers changea (c’est aussi la vision des Romains) ; ils croient désormais que les bons et les mauvais étaient séparés après le trépas. Avec ce changement, la fonction des Érinyes se modifia quelque peu. Elles avaient dorénavant comme rôle d’exécuter la sentence des trois juges des Enfers. Les Âmes mauvaises doivent les rencontrer après avoir été jugés et elles sont persécutées cruellement, insultées et fouettées par les trois femmes.  Ces dernières s’attardent tout particulièrement à venger les meurtres et elles étaient encore davantage cruelles envers les auteurs de parricides (meurtres familiaux).  Une personne qui avait commis un crime un peu moins grave et qui avait été bonne le restant de sa vie, pouvait souvent, après avoir subi maints tourments, se rendre avec les bonnes Âmes.

Les Érinyes étaient tellement redoutées par les Grecs que leur nom était tabou. On les appelait souvent les Euménides (Bienveillantes) afin de les flatter et d’éviter de s’attirer leur courroux. Bien que craintes, elles étaient très respectées par les hommes.  D’ailleurs, un temple fût érigé en leur honneur à Athènes où les criminels devaient leurs y offrir un sacrifice.

 

Les trois Érinyes

 

Alecto tourmente sans répit tous les criminels, peu importe le crime. Elle ne pense qu’à la vengeance.

Mégère, quant à elle, se doit de semer querelles et mésententes parmi les mortels en répandant des sentiments néfastes, comme la jalousie, pour ensuite pouvoir punir ceux qui auront succombés. Elle est aussi réputée pour poursuivre les coupables avec encore plus de rage que les autres.  Son nom signifie la haine.

Tisiphoné (étymologiquement : celle qui punit le meurtre) est imperturbable, c’est elle qui dirige ses deux soeurs. Elle fouette des ombres jugées criminelles en les insultant et leur présentant des serpents effrayants. C’est aussi elle qui transmet la peste et les maladies contagieuses afin de punir l’humanité de ses péchés.

Dans une légende, Tisiphoné est tombée amoureuse de Cithaeron, un jeune homme d’une grande beauté. Ce dernier osa mépriser l’amour que lui offrait l’Érinye. Elle s’est donc arrachée l’un de ses cheveux en serpent et lui a demandé de mordre Cithaeron. Le Grec est mort, empoisonné par le venin de l’animal. En son honneur, on baptisa de son nom la montagne près de l’endroit où il est mort.

 
Source: http://antre.atspace.com/erinyes.html
Les trois Érinyes de la mythologie grecque
Image: Mujeresdel diablo – Boris Vallejo 1991

A propos de l'auteur

Archiviste du web, je parcours la toile et déterre des recherches et informations oubliées ou inédites. Je m'intéresse aux phénomènes paranormaux depuis 2001. Je suis aussi un grand fanatique de l'histoire de l'art et des mythologies.

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