Afin de bien vous faire comprendre ce qui advenait des morts selon les Grecs, nous allons vous faire vivre un voyage dans le Hadès. Toutefois, nous ne pouvons vous garantir un retour en toute sécurité… Néanmoins, nous allons payer pour vous toutes les dépenses nécessaires! Allez, suivez le guide!!!

 

Voyage au pays des morts…

 

Bonsoir tout le monde, je suis  le dieu Hermès, celui qui porte les messages et qui guide les morts aux Enfers, et, justement, je serai votre guide dans ce monde qui est aujourd’hui oublié. En temps normal, pour faire ce voyage, vous devriez être morts… mais je connais bien Cerbère et cette fois il vous laissera passer! Ha oui, et j’ai une chose à préciser avant de partir, vous ne rencontrerez pas que des âmes mauvaises dans ce périple ; les Enfers grecs ne sont pas comme les enfers que vous connaissez, comme l’enfer chrétien, où seuls ceux qui ne sont pas dignes d’aller au paradis s’y retrouvent! Tous les morts se dirigent vers les Enfers, selon les Grecs de l’Antiquité.

Hermès

Hermès

C’est moi! Hermès!

Vous pouvez me reconnaître par mes sandales ailées, mon chapeau ailé et par mon bâton bien particulier autours duquel s’enroulent deux serpents. C’est grâce à ce bâton que je peux entrer dans les Enfers.

Alors je vais vous faire vivre le voyage que les Ombres suivent normalement après la mort de leur corps physique. Tout d’abord, nous suivrons les écrits d’Homère dans l’Odyssée, selon lesquels il faut traverser l’océan pour se rendre vers les confins inconnus de la Terre. Si nous avions suivi les indications de quelques autres écrits il nous aurait fallu chercher des cavernes se rendant vers le monde des morts… mais comme nous n’avons pas de temps à perdre, nous allons procéder par la voie maritime! Par la suite, nous suivrons surtout les indications du poète Virgile.

Nous sommes maintenant rendus à destination et nous descendons vers le monde où vivent (c’est une expression…) les morts. Devant nous s’étend le Styx (fleuve des serments des dieux, c’est aussi là qu’Achille fut trempé par sa mère afin d’être invincible), ce fleuve infernal a comme affluents l’Achéon (fleuve du grand chagrin, rejeté des dieux pour avoir fourni de l’eau aux Titans), le Phélégéton (fleuve de feu), le Cocyte (fleuve des gémissements), l’Aornis et le Léthée (fleuve de l’oubli grâce auquel les ombres pouvaient oublier leur anciens maux et plaisirs de la vie terrestre).

Charon se présente devant vous et s’assure que vous avez reçus une sépulture. Nous  lui donnons les deux pièces de monnaie que vos proches vous ont placés sous votre langue en procédant aux rituels funéraires. Si vous ne possédez pas cet argent, vous serez condamnés à errer éternellement sur la rive… Heureusement, tout le monde en a (j’ai pensé à tout!) alors nous pouvons embarquer dans la barque détériorée de Charon qui nous fait traverser le fleuve et nous emmène  à la limite ouest du Hadès.

Nous voilà donc face à Cerbère, le chien à plusieurs têtes qui garde la porte des Enfers. Sa mission est d’empêcher tous les êtres vivants d’y entrer et les morts d’en sortir. Heureusement, j’ai emporté avec moi un gâteau de farine et de miel, en m’inspirant de l’histoire de Psyché, pour endormir la féroce bête.

Nous nous retrouvons maintenant dans la première région de ce monde infernal, où sont situés les Champs d’Asphodèle. C’est dans cet endroit qu’errent sans but les Ombres ni bonnes, ni mauvaises. Si nous avançons encore, nous nous retrouvons devant l’Érèbe et c’est là qu’habitent Hadès et Perséphone. En s’approchant du palais, vous pouvez voir un cyprès blanc tout près du Léthé (le fleuve dont je vous ai parlé) où plusieurs Ombres viennent s’abreuver. Les autres morts qui leur sont supérieurs préfèrent s’abreuver à l’ombre d’un peuplier blanc un peu plus loin. On raconte aussi dans certaines histoires (par exemple celle d’Enée) que les morts s’abreuvent à ce fleuve pour tout oublier avant de renaître sur Terre.

Poursuivons notre visite et allons rendre visite aux trois grands juges des morts. Il y a Rhadamante (jugeais les Asiatiques et les Africains), Éaque (jugeais les Européens) et Minos (il s’occupait des cas les plus difficiles). C’est eux qui décident, à l’arrivée d’une Ombre, l’endroit où celle-ci devra se diriger : les Champs d’Asphodèles pour celles qui ne sont pas mauvaises, sans être non plus très bonnes, le Tartare où les mauvaises allaient subir des tourments éternels et les Champs Élysées pour ceux qui vont avoir été bienveillants pendant leur vie.

Je vais vous parler un peu des Champs Élysées, mais malheureusement il m’est interdit de vous faire visiter cet endroit car il ne faut pas embêter les âmes vertueuses qui y séjournent. C’est un endroit merveilleux où le soleil répand continuellement sa douce lumière rosée et où le froid n’entre jamais. Il y règne continuellement une atmosphère rayonnante où les jeux, la musique et la danse ne cessent jamais. De plus, tous les habitants de cet endroit ont le droit de renaître sur la Terre quand ils en auront envie. S’ils naissent trois fois, et accèdent autant de fois aux Champs Élysées, ils pourront se rendre dans un autre endroit, non loin de là, qui se nomme les Îles Fortunées, dont je n’ai malheureusement pas le droit de vous parler, parce que c’est un endroit secret et merveilleux! (J’en ai déjà trop dis)

C’est toutefois maintenant que nous revenons sur nos pas. Il vaut mieux ne pas rester trop longtemps en cet endroit lorsque nous sommes encore vivants… J’espère que vous avez fait un bon voyage! Ha oui, et j’espère que vous savez que bien peu de gens ce sont rendus dans le royaume des morts et en sont ressortis vivants excepté vous. En effet, seuls quelques rares héros ont accomplis ce haut fait et ont pu en ressortir vivant : Héraklès, Orphée, Psyché, Enée et Thésée (qui n’en serait pas revenu sans le secours d’Héraklès).

N.B. Ici, je traduis principalement la vision des Romains. Pour les Grecs, pratiquement tous les morts errent éternellement sans but dans la prairie d’Asphodèle. Le Tartare existait déjà, mais il ne servait uniquement qu’à enfermer les ennemis des dieux (comme les Titans), tandis que les Champs d’Élysées ne recueillaient que les héros et les hommes particulièrement vertueux.

 

Les divinités infernales

 

Hadès (Pluton selon les Romains), fils de Cronos et Rhéa, est le frère de Zeus et c’est à lui que fut attribué le règne sur le monde souterrain lors du partage de l’Univers. Ce dieu est particulièrement redouté des Grecs par sa justice impitoyable, mais aussi parce qu’il gouverne sans aucune pitié sur les Ombres qui demeurent dans son royaume. Pourtant, bien qu’il était un dieu terrifiant, il n’était aucunement malfaisant. Il est coiffé d’un cadeau des Cyclopes : un casque qui a la propriété de rendre invisible quiconque le porte. Il était aussi souvent considéré comme le dieu des richesses et des métaux précieux que l’on retrouve dans la terre.

 

Hadès recueille Perséphone

Hadès recueille Perséphone

 

Perséphone (en latin Proserpine) était la vierge du printemps qui faisait fleurir le sol derrière ses pas et vivait avec sa mère Déméter. Un jour que la belle jeune déesse cueillait des fleurs et s’était éloignée quelque peu de ses compagnes, un char, traîné par de magnifiques chevaux noirs et dirigé par le Souverain des morts, Hadès, l’emporta. Déméter, envahie par une douleur indescriptible, s’établit sur la Terre et cessa de faire fructifier la terre qui devint absolument infertile.  La famine gagnait alors les humains et Zeus ne pouvait tolérer cette situation. Il envoya un messager quérir Perséphone, toutefois Hadès fit manger un pépin de grenade à sa femme qui serait ainsi obligée de revenir vers lui. Déméter n’eu donc pas le choix de laisser sa fille vivre dans les Enfers pendant quatre mois de l’année, mais elle pu bénéficier du reste du temps. La déesse fit donc reverdir les champs, mais seulement pendant les mois où sa fille serait avec elle; le reste du temps, ce serait l’hiver. Avec le temps, Perséphone devint une déesse terrible aux Enfers, mais demeura douce pour les Hommes de la terre. Malheureusement pour elle, la jeune Perséphone garderait, même dans ses instants aux côtés de sa mère, le souvenir triste du lieu d’où elle venait et elle devint pour les Grecs « la déesse dont on ne doit pas prononcer le nom ».  C’est donc uniquement dans les moments difficiles de la vie que les Grecs prononçaient le nom de ces deux déesses; la mère qui connaissait la douleur et sa fille qui connaissait la mort.

 

 

 

 

http://antre.atspace.com/enfersgrecs.html

A propos de l'auteur

Archiviste du web, je parcours la toile et déterre des recherches et informations oubliées ou inédites. Je m'intéresse aux phénomènes paranormaux depuis 2001. Je suis aussi un grand fanatique de l'histoire de l'art et des mythologies.

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